Les vins naturels reviennent au galop
« Contient des sulfites ».
Vous avez certainement déjà remarqué cette mention, régulièrement présente sur les étiquettes de bouteilles de vin.
Le sulfite, SO2 pour les intimes, est tout simplement un agent de conservation.
Antioxydant et antiseptique, il permet à la fois de protéger de l’air le raisin vendangé, d’éliminer les bactéries indésirables, de nettoyer le matériel vinicole, de mieux maîtriser la fermentation ou encore de stabiliser le vin à la mise en bouteille.
Bref, vous l’aurez compris, le dioxyde de soufre est très pratique. Il est difficile de s’en passer et peut-être appliqué à toutes les étapes de la fabrication d’un vin.
To be sulfites or not to be
Si au bout de seulement deux ou trois verres de vin bus, un horrible mal de tête vous atteint, cela signifie deux choses.
Premièrement, le vin que vous êtes en train d’ingérer contient une forte dose d’anhydride sulfureux.
Deuxièmement, vous êtes sensibles et donc réagissez à ces fameux sulfites.
Ce qui est également mon cas, car j’y suis allergique.
D’où mon attention toute particulière à sélectionner des vins le moins possible pourvus en soufre.
Outre cet effet secondaire indésirable, le SO2 utilisé en quantité déraisonnable, a aussi le défaut de gommer la personnalité d’un vin.
Il peut également donner de mauvaises odeurs. Comme celle de l’œuf pourri, typique du soufre.
Il est tout à fait possible de réaliser un vin avec une quantité anecdotique de sulfites. A condition que les raisins soient soigneusement produits et vendangés, que le chai soit irréprochable de propreté et les vins biens protégés de l’oxygène.
Le naturel revient au galop
Quelques vignerons, affranchis des prescriptions de l’agro-industrie, aussi rares que courageux, réalisent des cuvées sans soufre ajouté.
On parle alors de vins naturels.
Certes cette expression reste quelque peu imprécise, car elle n’est soumise à aucune réglementation.
Elle a cependant le mérite de défendre un choix philosophique, qui offre une vision authentiquement artisanale et humaine du vin.
Ceci en réaction et en contraste avec un pan de l’agriculture, défiguré par le productivisme des années 70 et 80.
Pour mériter communément ce qualificatif, les raisins doivent être issus d’une agriculture biologique, vendangés manuellement et vinifiés sans aucune intervention technique pouvant altérer la vie bactérienne du vin. Tout au plus peut-on tolérer une micro dose de SO2.
Un vin naturel se veut ainsi le fruit d’une création personnelle, celle de femmes et d’hommes, qui participent à la richesse et à la diversité du vignoble.
Des vins d’auteur
Le vigneron qui s’efforce de garder le caractère vivant de son vin, offre ainsi au dégustateur un vin unique, empli de personnalité, sans artifice, ni enrobage.
Je vous recommande chaleureusement ces crus anticonformistes, en vue de dégustations surprenantes, pleines de fraîcheur et de franchise, de pureté et d’un fruité éclatant.
Faites cependant très attention au choix de votre vin naturel !
Certains peuvent en effet être loupés ou avoir mal été conservés. Ils évoquent alors de désagréables odeurs de poulailler ou de mauvais cidre.
Comment servir un vin naturel ?
Donnez-leur de l’air !
La carafe vous sera pour cela très utile, voire indispensable.
N’hésitez donc pas à carafer ce type de vin (parfois de nombreuses heures avant), afin de libérer leur expressivité aromatique et leur potentiel gustatif. Certains d’entre eux peuvent avoir un grand besoin de se « dégourdir les jambes » à la sortie de la bouteille.
Une aération prolongée permet également d’enlever un excès de gaz carbonique. Celui-ci pouvant rendre votre vin perlant, c’est à dire très légèrement effervescent, il est donc intéressant de s’en débarrasser en oxygénant le nectar.
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